J.Léo « CORPS POUR ELLES »
(Texte de Clotilde Scordia Historienne de l’art et commissaire d’exposition indépendante)
Photographe depuis l’adolescence, Jean-Léonard alias J.Léo a crée la serie "Corps pour Elles" en 2016 et a connu un succès trés rapide gràce à une premiere exposition personnelle, en 2017 soit 1 an après, à l’Espace Carpeaux de Courbevoie, puis parmi le fine fleur des photographes émergents à FOTOFEVER à Paris en 2019. Depuis il est exposé en Galerie aux USA : Miami, Dallas, Los Angeles (Laguna Niguel), en Suisse, et en France à travers le reseau international de galeries Bel Air Fine Art, et depuis janvier 2022 en Australie pour pouvoir se développer sur les grandes métropoles asiatiques au travers du réseau de Lyons Galleries.
« Corps pour elles » présente le travail du photographe réalisé ces 6 dernières années sur le thème du bodyscape (littéralement corps-paysage). Il s’agit de se servir d’une partie du corps nu, ici exclusivement féminin, comme point de départ pour raconter des histoires et y placer des saynètes à l’aide de petites figurines et d’accessoires.
Agissant comme un trompe l’œil, la composition ainsi mise en scène apparaît au premier regard comme un authentique paysage. Mais en observant plus attentivement, on découvre que ce décor « naturel » est trompeur. Invariablement, le corps nu sert de fond tandis que des éléments artificiels le parent. Ces éléments sont des figurines de modélisme à l’échelle 1/87ème (personnages, animaux, éléments de décor avec parfois ajout de sable ou de fumée) qui prennent vie dans le décor qu’on leur attribue : désert aux dromadaires, brousse aux crocodiles et aux léopards, chantier aux ouvriers, jardin où l’on tond la pelouse, oasis où viennent s’abreuver des flamands roses, militaire faisant son quart… Le petit monde imaginaire de J.Léo prend vie sous sa direction et s’anime sur la chair du modèle.
La dimension érotique n’est ici ni mise en avant ni même recherchée, J.Léo veut créer un univers esthétique et onirique qui permettra au spectateur de rêver et d’imaginer des histoires. La prouesse dans ce travail vient alors du fait de cacher les parties érogènes et sexuelles du modèle car là n’est pas le but recherché. Le corps du modèle devient ainsi un médium malléable pour le photographe. Sur certaines photographies, l’œil du regardeur reconnaît un sein, la cambrure d’un dos, les courbes de fesses mais la prise de vue en macro éloigne toute dimension érotique et rend parfois difficile toute certitude de reconnaissance formelle de telle ou telle partie du corps. Ainsi, les tétons quelques fois apparents deviennent eux-mêmes éléments du décor, c’est à dire neutre, la portée érotique y est annihilée. L’absence systématique de visage sur l’ensemble de la série empêche toute identification et accentue la distance entre le spectateur et la dimension sensuelle de la photographie.
De même, il faut noter l’importance des lumières qui rythment et mettent en scène la composition. Les fonds unis sont parfois envahis de fumée qui deviennent brouillard nocturne dans le paysage de cerfs au sortir de la forêt, le contre-jour volontaire employé pour certains clichés rhabillent le corps dénudé, et le positionnement de certaines lumières évoquent le soleil de fin de journée.
La particularité que s’impose J.Léo dans sa démarche est celle de ne faire aucune retouche une fois la prise de vue achevée. Tout le travail de précision et de recherche se fait auparavant et nécessite une préparation minutieuse et délicate. J.Léo pourrait faire sienne cette phrase d’Helmut Newton : « Rien n’a été retouché, rien n’a été modifié par des moyens électroniques. J’ai photographié ce que j’ai vu ». Car le photographe révèle ce qu’il voit à son spectateur. Le corps du modèle lui inspire un paysage, une mise en scène précise, tel personnage ou tel animal. Les seuls artifices utilisés sont du sable, de la fumée, des paillettes d’herbe et parfois de l’eau. Le temps de préparation pour la mise en place de ces éléments, les faire tenir de façon naturelle sur le corps est l’une des parties les plus longues du travail. Tel un démiurge, J.Léo nous invite à un voyage autant imaginaire qu’artistique.
Vous pouvez retrouver les oeuvres de J.Leo en galeries chez :
https://thelyonsgallery.com/artists/183-j.-leo/
https://markowiczfineart.com/artists/j-leo/biography
https://www.belairfineart.com/fr/artistes/photographes/j-leo/